mercredi 28 mai 2014

Des réunions efficaces aux équipes puissantes

Il existe une question classique en début de coaching, qu’il s’agisse d’une session de 20 minutes ou de 2 heures : « à quoi voulez-vous aboutir au terme de notre entretien ? ».

Curieusement, il est plus rare que l’on se pose cette question en début de réunion, croyant sans doute que "l’ordre du jour" vaut définition d’objectif(s), ce qui est évidemment une illusion. Au mieux, certains points de l’ordre du jour sont définis en termes d’objectifs. (Merci à Voutch.com pour l’illustration !)

Dans le billet précédent, Comment rendre une réunion efficace ? je vous invitais à clarifier au moins pour vous-même cette question des attentes. Aujourd’hui je vous invite à y ajouter la dynamique collective.

La multiplication des appels à l’intelligence collective fait figure d’incantation, si l’on ne définit pas mieux ce que l’on attend du « travailler ensemble ». Avant de lire la suite, je vous invite à quelques secondes de réflexion personnelle.
A la lumière de votre expérience, comment définiriez-vous les résultats opérationnels d’une réunion de travail, qu’il s’agisse d’un comité de direction, d’une réunion de service, ou d’un groupe projet ? Listez par écrit une dizaine (ou plus) de verbes qui vous viennent à l’esprit. Puis lisez la suite…

Lorsque j’anime des groupes de découverte du codéveloppement professionnel, je commence souvent par poser cette question aux participants : « qu’est-ce que travailler ensemble, dans un espace-temps délimité » ?

Se poser la question et en débattre est bien plus intéressant que d’introjecter une réponse toute faite (tiens, je viens ici de donner une première réponse à la question, sans le faire exprès… vous avez vu ?). Prenez donc la liste qui suit comme un début de réflexion, que je serai ravi de prolonger avec vous, dans votre contexte.

J’ai été moi-même étonné (mais heureux) que les premières réponses qui me sont données soient souvent de l’ordre de la relation : s’écouter, se relier, se connaître, développer la confiance…

Un autre groupe de réponses est de l’ordre de l’information : mettre en commun, partager un objectif (se comprendre), informer, débattre…

Curieusement, les résultats potentiels les plus pragmatiques sont souvent passés sous silence, tant que je n’insiste pas un peu. Est-ce parce que l’évidence est devenue invisible, soluble dans la culture professionnelle ? Restent donc les objectifs que j’appelle de l’ordre de la production : décider, valider un document, trouver une solution, définir de nouveaux objectifs qualitatifs ou quantitatifs…

« Décider » est en soi tout un chapitre, à commencer par la décision sur le processus de décision du groupe : unanimité, compromis… voire renoncement au profit d’un décideur déclaré plus légitime que le groupe de travail lui-même. Et se dire / vérifier ce que l’on peut décider ensemble est une façon d’établir la zone de pouvoir du groupe lui-même, rappeler les principes de délégation, de responsabilité qui ont cours (ou pas) dans l’organisation.

Et vous, qu’aviez-vous noté ? Aviez-vous inclus ces trois dimensions ? Autre chose de complètement différent ? N’hésitez pas à partager vos idées dans les commentaires ci-dessous.

En résumé, ce que j’appelle le « triangle vertueux » :

Vous remarquez que j’ai remplacé le pôle information par un titre plus ambitieux : apprendre. Transmettre de l’information n’est que la version de surface, voire dégradée, de la construction d’une culture humaine et technique partagée. Apprendre par l’action, apprendre par l’échange d’expérience, apprendre en regardant faire, apprendre en osant partager ses doutes…

Cette vision permet de légitimer le fait que les réunions soient plus des occasions d’apprendre ensemble pour mieux agir, que des occasions pour certains d’étaler leur science, ou d’imposer leurs idées, ou de saboter à leur manière la dynamique collective.

Le billet précédent vous renvoyait à votre responsabilité individuelle pour dire ce qui vous convient ou pas dans une réunion. Celui-ci vous décidera peut-être à prendre un peu de recul et de temps pour réviser vos processus collectifs, et gagner à chacune de vos prochaines réunions en qualité relationnelle, en efficacité interne et en impact du groupe sur son environnement. C’est l’une des définitions possibles de l’équipe puissante. Comme il n’est pas facile pour vous d’être juge et partie, je me propose bien évidemment de vous y aider…

NB : Le lecteur assidu de ce blog aura sans doute fait un lien avec le billet qui explorait les multiples façons de partager son expérience. Vous souvenez-vous ? (au moins) 7 façons de coopérer

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